→ Les beaufs dans les Blue Mountains. (open)

Ils entraient dans une auberge
Pour y boire du vin nouveau, Oh !
C'est à boire, à boire,
C'est à boire qu'il nous faut !

Ce débiles de kraken arrêtent pas de chanter des chansons paillardes depuis l'arrière du bus depuis le début du voyage et ça commence à sérieusement te taper sur les nerfs. T'es prête à aller en mettre une à ce grand dadet de Yunho lorsque les freins du bus crissent soudainement et en jetant un regard par la fenêtre, tu t'extasie sur la vue des montagnes. Tout le monde descends du bus, vous récupérez vos sacs à dos, les garçons prennent les tentes et les affaires de camping et c'est parti pour les trois heures et demies d'ascension.
Au début, tout allait bien et puis les filles ont commencé à tomber comme des mouches. Vous êtes presque arrivés à la cascade où vous allez camper maintenant, les joues rouges et le souffle court pour la plupart, pourtant, les mecs font toujours la course devant vous en se crachant dessus. Vous en rageriez presque.

Citation :

Pour la petite info : Le camping sauvage est interdit en Australie. Mais Thug life.

La paix s'était éteinte depuis longtemps - avait-elle seulement existe? Le brouhaha ambiant n'avait cessé de s'étendre depuis leur départ, plongeant leur groupe dans une atmosphère bucolique de jeunes paillard. Comme souvent. Non, comme toujours lorsqu'il s'agissait des Kraken. Le début de soirée était brûlant, humide, suintant. Des bancs de terres rougies venaient lécher leurs chaussures boueuses. Alisha. Elle suivait le groupe, casquette rabattue sur son visage pour se protéger du vent australien et de ses nuages poussiéreux.

▬ "Viens avec nous Ali. Tu verras ce sera cool Ali. On chillera en pleine nature Ali"... T'auras l'impression de fondre comme une glace en plein soleil qu'ils ont oubliés de préciser hein.

Mademoiselle Miller eut un lourd soupir en secouant ses boucles brunes.
Son débardeur lui collait au buste comme une seconde peau, quand à l'état de ses bas, elle préférait ne pas s'en soucier, à présent il était surement bon à jeter. Pourtant elle s'obstinait à suivre la vague, bon gré mal gré, de sa démarche chaloupé qui était bien plus adaptées aux longues avenues pavées qu'aux routes désertés. Mais aussi étrange que cela soit, mademoiselle parvenait à y trouver un certain attrait. Ebouriffer les cheveux du premier qui lui passait sous la main, piquer sa casquette dans un cri victorieux, cavaler entre les petits groupes, galvaniser par son propre rire, par toute cette euphorie. N'était-ce pas là tout le charme des sorties entre confrérie? Ce mélange des genres. Cette douce ambiante. Alisha, elle s'en regorgeait alors même qu'elle s'essoufflait, alors même que ses jambes se faisait block de plombs sous la cadence rythmé de ses pas. Oui Alisha, elle s'amusait. A tord et à travers, peut être.

Quelle merveilleuse idée que d’aller se pavaner dans les montagnes australiennes en cette période de l’année ? Harleen, elle n’allait certainement pas échapper à la mort. Pas la mort à proprement dit mais, la crève plutôt. Quoi que, vu comment la jeune fille peut être maladroite par moment, que son corps se fasse enterrer un peu plus tôt que prévue, cela ne serait franchement pas étonnant. Parmi le groupe de personne présente, elle avait reconnu Alisha, son amie depuis un bon moment maintenant. Elle s’avançait vers elle en trottinant, respirant mal par moment à cause de l’humidité. « Ali ! Ali, coucou ! » elle n’était pas du tout au courant qu’elle allait se retrouver là. Mais après mure réflexion, c’était pas si étonnant. « Je suis contente que tu sois là ! » Son regard se posa sur le jeune homme près d’elle, mais elle ne le reconnait pas. « Bonjour vous. » lui dit-elle avec tout son respect, et un sublime sourire, pour la rendre plus amicale. « Je ne vous dérange pas plus, je suis là pour toi Alisha, pour une fois ! » oui, pour une fois que c’est elle qui n’est pas là pour Leen. D’ailleurs, elle se dirige vers le devant du groupe. Elle ouvre grand les bras, puis fait comme un back hug à Mingyu qui se trouve juste là, devant elle. « Miiiiiingyuuuuu ! » elle frotte sa petite joue froide sur le haut du jeune homme, resserrant toujours ses bras à son ventre. « J’ai froid, mes jambes me font mal… » c’est à peine audiblement qu’elle souffle ces quelques mots. Elle libère le l'australien, et se place devant lui, affichant une moue enfantine. « Porte-moi, s’il te plaaaait… » sa voix quelque peu cassée est en totale contradiction avec l’image de gosse qu’elle renvoie, mais tant pis, avec un peu de chance : ça va marcher.

C'était pas comme si t'étais le seul à gueuler comme un porc qui allait mourir avec des paroles dont tu rougirais presque si t'étais pas aussi con. D'ailleurs t'avais eu ce mouvement de recul qui t'avais fait prendre les épaules de Mingyu pour te cacher derrière alors qu'on venait à grand pas pour te frapper. Qu'elle ose, l'intrépide qui voulait te faire fermer ta gueule. Mais tu étais bien au dessus de tout ça, la peur ne te connaissait pas et tu souris fièrement, tel un enfant qui venait de faire sa plus belle bêtise lorsque les freins la firent partir plus loin de toi.

Lorsque tous se retrouvent à un pied d'égalité tu te dis que ton foutu jeu sert à rien. Que finalement tout le monde sue comme des porcs, les plus sportifs, et tu en fais partis, arrivent facilement à grimper, mais finalement la respiration est plus rapide, rien ne change, vous pissez tous de toute façon. Alors pourquoi tout le monde fait des distinctions de merde. Ce genre de groupe pour lequel t'a changé. Et pourtant tu cours comme un con pour faire chier à bousculer ou bien frapper amicalement ce pote qui t'ait cher. Mais avant tu passes devant une jolie femme, un joli bout auquel tu fais un clin d'oeil. Oh cette Alisha ne t'en voudra pas. Ni même ce beau jeune homme à ses côtés. On aurait dit un lieu rêver avec des anges de partout. Peut être que t'es un peu en manque finalement. Tu remontes pour rejoindre Mingyu lui tapant les fesses au passage avant de voir ce petit bout fragile qui te fait sourire. D'un coup tu ouvres grand les yeux en les voyant et tu te mets devant eux. " HEy HEY HEY !! Oppa* peut te porter.. Je vais le faire !! "Ton sourire est crétin, tu cherches à être remarqué sûrement. C'est ce que les autres pensent peut être. Mais toi tu veux juste l'aider. Parce que tu la connais plus que les autres pensent, qu'elle même pense sûrement. Et puis tu t'es perdu dans tes racines. Tu t'es perdu dans cette appellation qui n'a trouvé aucun égal à tes yeux. Ouais tu es toujours attaché à cette Corée, mais t'es en Australie, pourtant aucun terme ne vient pour avoir un sentiment semblable.

A l'arrière du bus, c'est à celui qui gueule le plus fort, comme d'habitude. Et j'suis loin d'être en reste. Ma voix profonde couvre parfois celle des autres, des éclats de rire ponctuent notre chanson, et puis, on finit par arriver en vue du parking. On descend du bus un par un et on commence à se répartir les affaires en vue des deux heures et demies de marche pour atteindre le sommet. Je récupère mon sac à dos qui tinte d'un bruit cristallin et qui pèse environ deux tonnes et demies. Je jette un sourire moqueur à Yunho. Qui a besoin de fringues pour faire du camping franchement ? L'alcool était genre vingt fois plus important. J'attrape une tente au passage et je pense facilement avoir dix kilos sur le dos avec tout ça.

Le chemin n'en finit pas, j'ai l'impression que j'vais crever avant d'arriver au bout mais y a toujours un truc pour me faire rire et me redonner l'énergie nécessaire à l'ascension. Cette jolie brune qui court partout et que je ne connais que trop bien, rien qu'au souvenir de la soirée que j'ai passée avec elle dans un placard me rend nerveux. J'attrape la sangle de mon sac en baissant les yeux, le sourire aux lèvres. Pas bien sûr de la conduite à adopter avec elle, de la nature de notre relation ou si on avait une relation tout court, j'avais préféré l'éviter ces dernières semaines. Je presse le pas pour me retrouver en tête avec les autres débiles qui font la course depuis le début en se tapant dessus. J'arrive derrière eux en frappant la tête des deux plus proches de moi. « Vous avez pas prit de tente ou j'rêve, bande d'enfoirés ? Rien à foutre, vous dormez pas dans la mienne. » Et puis une sangsue m'attrape soudain par derrière, enserrant ma taille de ses deux bras fluets. Elle pleurniche mon nom et je souffle. « J’ai froid, mes jambes me font mal… Porte-moi, s’il te plaaaait… » Elle me contourne pour se mettre devant moi, me barrant le passage avec ses yeux de chat battus. Harleen. La douceur incarnée dans ce monde de brute. Je jette un regard aux autres kraken qui observent même s'ils en ont pas l'air. Je grimace et la rejette d'un signe de la main. « Tu m'prends pour un valet ou quoi ? Porte toi toute seule ! » Une main claque sur mon fessier et mon meilleur ami entre dans mon champ de vision. Manquait plus que ça. « HEy HEY HEY !! Oppa* peut te porter.. Je vais le faire !! » Je me met à rire, trop fort, avant de le pousser. « Dégage sale rat ! » Je lâche mon sac à dos pour le reprendre sur mon buste. « Allez viens Leen. » Je l'aide à monter sur mon dos avec douceur en jetant un clin d'oeil à Yunho. Chez Kraken on ne faisait rien sans intérêt, si je faisais ça, c'était surement pour pouvoir passer la nuit avec la jolie Harleen, pas vrai ? Je me remet à monter, le souffle court. « Bordel. C'est pas que t'es lourde mais t'es pas légère. » Et quand je pense aux autres gleugleu qui ont même pas prit de tente, j'peux pas m'empêcher de rager.