→ girls night ☼ calypso

Tout commença par des chips.
Trois saladiers de tailles standards, posés à égal distance sur le tapis aux motifs géométriques comme une équation cornélienne. Celles dans le vert faisait  monter aux narines le sel des vents marins. Celles dans le rouge étaient une sorte de souk du Caire, elles distillaient une épice orange qui colorait la langue d'un trait de paprika. Celles dans le bleu, enfin, étaient des ondulations braisé aussi épicés qu'une bouchée de viande.

On agrémenta la chose de bâtonnets de carottes crues, hélices fraîches qui soufflaient même sur ces matières artificiellement colorées et chimiques une aura diététique.

Puis, il y eut le chocolat, où l'éclatement doucereux de la pâte cacaoté se mêlait au moelleux des guimauves. Leurs succédaient un lit biscuité où la praline entremêlée d'une saveur caramélisée arrosait le palais d'une farandole de sensations glucosées.

Le pichet de thé glacé charriait des odeurs exotiques, des effluves de fruit de la passion, rougie par la grenadine et agrémenté de cubes glacés dont le tintement résonnait contre les parois à chaque fois que la table basse remuait. Dans les minuscules bonbonnières que l'héritière avait réussit à dénicher, les bonbons aux couleurs de l'arc en ciel se mélangeaient dans un charmant tintouin coloré.

Alisha fit ce jour là une intéressante découverte picturale et nutritive.

Les soirées entre filles répondaient à des règles stricts, le chocolat était une denrée obligatoire, qu'il soit servit en boisson ou en accompagnement, les bonbons également, même si personne ne s'aventurait à en prendre, et si l'activité principale consistait à vous refaire l'intégralité des comédies internationales, il fallait nécessairement accompagner la chose de chips divers et variés.

En soit l'exercice n'avait rien de bien délicat, il le devenait d'avantage lorsque vous vous confondiez en exploration alimentaire. Concilié cet éternel besoin d'avoir quelque chose de frais et socialement acceptable au milieu d'une orgie culinaire n'avait eut, en soit, aucune difficulté palpable. Quelques carottes découpé et abandonner au creux d'une assiette et le tour était joué. Les biscuit à la guimauve et au chocolat, en revanche, s'était avéré être un tout autre combat. Il était excessivement difficile d'entretenir une conversation quelconque en faisant fondre les tablettes de chocolat tout en se retenant d'y plonger le doigt. Comme il était ardu de faire griller les carrés de guimauve sans vider le paquet en attendant que le chocolat daigne bien fondre au fond de sa casserole. Vous comprenez l'idée? C'est donc tant bien que de mal que mademoiselle Miller et mademoiselle White avaient bataillées dans la cuisine déserté pour préparer ce qui serait leur crime gustatif de la soirée. Et ce n'est pas sans une certaine fierté qu'Alisha se laissa tomber au pied du canapé, des traces de cacaos tachant encore ses doigts qu'elle porta paresseusement à ses lèvres tout en creusant son dos pour s'étirer.

▬ Alors ma chérie, dis moi tout. Est ce que tu as réussit à faire quelque chose de palpitant de ton quotidien ou tu continus à être une reine que tous ignorent?

Ah Alisha et Calypso.
C'était un désamour perpétuel, une relation salade niçoise où les taquineries frisaient sans cesse la désobligeance sans même qu'elle ne le remarque réellement. Un ping pong incessant qui dissimulait pourtant toute la force de leur relation.